jeudi 11 septembre 2008

J'aime les filles qui louchent...



... chante, dans son nouvel album, Thomas Fersen (on retrouvera son Dugenou dans le spectacle).

Eh bien si tous les garçons et les filles des Cris pouvaient avoir un strabisme divergent, voire des yeux derrière la tête tels 34 Janus des temps modernes, ça nous arrangerait : un oeil sur Geoffroy, un oeil sur le partenaire d'à côté, et allez hop un autre sur la Chanteuse en train de rentrer, et tous les problèmes de mise en place et de visibilité du chef seraient résolus. Faites un effort les gars: entraînez-vous, louchez dans des courants d'air, regardez des vidéos de Dalida, je sais pas moi...



Voilà. Très bien. Et maintenant dans l'autre sens.

Ce soir musicale et scénique du cocktail. Sans doute la scène la plus difficile à régler jusqu'à nouvel ordre (cf le post Dur dur d'être un bébé ?). Après la musicale, nous parlons de l'esprit de ce cocktail dans lequel la Chanteuse se retrouve, un peu malgré elle, après l'émission de télévision : dans ce nouveau lieu surplombé par des lustres chichiteux au ampoules globuleuses, les gens ressemblent à des sortes d'insectes dont les bras-antennes-pinces leur servent à attraper petits fours et champagne et à converser frénétiquement. Les mouvements varient selon l'"espèce" : il y a les flatteurs, les vantards, les catégoriques, les dénigreurs... - toute une entomologie mondaine à dessiner et à pousser à l'extrême comme si les dessins de Grandville se mettaient à bouger :



Nous étendons également les essais de Voguing (cf le post Rosa Rosa...) à l'ensemble du groupe et les résultats sont prometteurs. Il faudra pousser plus loin les angles des poses, les appuis, leur précision et leur ampleur. On peut aller voir du côté de My fair Lady (la scène aux Courses a inspiré Alain Blanchot pour les dessins des costumes de cette scène), mais aussi bien sûr vers les photo de mode, comme celles de Franck Horvat :



ou celles de Richard Avedon :



en y rajoutant une bonne dose de vulgarité et de snobisme...

Oui, tout cela se passe pas mal, mais... quand il s'agit de faire la même chose en chantant, les serveurs de dos, les regards tournés dans diverses directions et rarement la bonne, une zone de légère turbulence se crée autour de l'escabeau sur lequel est perché le chef... Ses sourcils montent en accent circonflexe (je le vois même de ma place)... Mince, ça y est, il descend :

Geoffroy - Pardon mais non.
Moi et le choeur - Tu sais on l'a fait que deux fois alors...
Geoffroy - C'est pas la qestion. Je le sens dans le bras, je ne les ai pas.

Ainsi quand sur son petit mais fier rafiot, le marin breton sent dans le genou que les éléments lui jouent un tour et que la tempête est proche, il se saisit hardiment du gouvernail, abat la voile et se roule un clop ; de même, quand le chef sent dans le coude qu' "il ne les a pas" et que le naufrage musical est imminent, il se dit qu'il faut trouver une solution dare-dare et que lui aussi il s'en roulerait bien une. Bateau ou théâtre même famille même combat, faisons confiance au capitaine et bientôt l'embellie :

Geoffroy -Pardon mais je pourrais pas déambuler au milieu des invités du cocktail tout en dirigeant?

Et l'essai se relève concluant, et même plus drôle : Geoffroy n'en paraît que mieux l'hôte snob de tout ce microcosme branché. Il accueille la Chanteuse, la foule s'écarte pour la laisser passer dans une obséquiosité un peu haineuse, puis se referme sur elle comme une plante carnivore sur sa proie ; tous se tournent vers le public, fixent la pose et disent : J'SUIS SNOB

Magnifique. Fin de service. On a vu 1 minute de la scène sur les 12 qu'elle dure. Nicolas, Gudrun, on s'était pas dit qu'on allait au bout aujourd'hui?

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