vendredi 19 septembre 2008

Saturday night sleeper



Le blogueur se repose. Passez-vous le disque que vous voulez sur le nouveau juke-box d'Anne-Sophie Dupoux...

Encore plus snobs que tout à l'heure

Pendant que nous filions pour la première fois la longue scène du cocktail snob depuis l'accueil de la Chanteuse jusqu'à la samba-la-la finale (modèle déposé) en passant par la ruée vers le buffet, la présentation d'oeuvres d'art conceptuelles et la première apparition du dragueur qui aimeu-les -filles, personnage récurent de notre histoire, Alain Blanchot et son équipe mettaient la dernière main snob à l'ensemble des costumes de la scène - série d'éléments à ajouter sur la base de costume des chanteurs, comédiens et danseurs :









C'est dans les pt'its détails comme ça
que l'on est snob ou pas

mercredi 17 septembre 2008

Bienvenue chez les C'ris

Pendant que nous travaillons momentanément au sous-sol pour permettre à de gracieuses fillettes de présenter le fruit de leur labeur en tutu dans la salle du haut...



...et que nous nous exerçons nous-mêmes pour essayer de retrouver la grâce et la souplesse de nos douze ans, le perron du théâtre est investi par Jean-Pierre Jeunet et son staff de tournage. La façade du Jean Vilar est rebaptisée Les Arsenaux d'Aubervilliers : voilà Danyboon qui en sort, soulevé par deux mastocs gardes du corps, qui lui fourrent comiquement, et à chaque prise, le doigt dans l'oeil, sous les ordres d'André Dussolier...



Si le théâtre est une ruche, comme l'indique l'emblème de la Comédie-Française, la nôtre bruit aujourd'hui de bourdonnements bien différents... Simul et singulis : être ensemble et être soi-même. Voilà, c'est ça...

À part ça, Geoffroy Jourdain a dû s'absenter, comme prévu, des deux derniers services du soir. Alors, je pense souvent à Sabine Paturel : J'ai tout mélangé les chanteurs ; j'ai tout défait les équilibres ; j'ai tout déréglé les chansons dont t'avais si bien uni l'son... Fallait pas m'laisser tu vois, il est beau le résultat...

La la la is my reality



Avons-nous fait la pause ? A en croire les lalala-istes difficile de se dé-lalala-iser... On n'arrive plus à marcher sans danser porque te vas ou hung up, on ne répond plus au téléphone sans hurler "téléphone mo-a-a" à son interlocuteur médusé, on se brosse les dents au rythme de One note samba, on rêve snob, on se réveille sur samba em preludio en pensant aux balayeurs et aux laitiers de Dutronc, on mange des caramels, bonbons et chocolats au petit déjeuner - tout cela est-il bien sain ? En tout cas, cela porte ses fruits, car on voit les corps trouver leur aisance, leur densité ou leur légèreté dans les pas et les déplacements mis en place la semaine précédente... Bertrand Cuiller, éminent claveciniste, nous rendant visite, me demande qui sont ces deux superbes danseurs évoluant dans la scène de l'émission ? un chanteur et une comédienne, mais oui Monsieur... Allez tous au lit : tabadap tap tap dreaaams are my realityyy j'ai encore rrrrrrrrr.....

lundi 15 septembre 2008

Allez danse, Fred Astaire, oui danse!

Un week-end chorégraphique (entre autres choses) sous l'oeil précis et la voix douce de Gudrun Skamletz... Le cocktail et sa "sambalalala", la boîte de nuit et son Hung up galvanisant. Travail assidu ponctué d'éclats de rire, de protestations : Est-ce que les Gene Kelly de devant pourraient penser aux Cyd Charisse qui sont derrière ? merci ! de chuchotements : elle a dit quoi après gauche gauche gauche step croisé stop ? ou encore : Mais si c'est facile regarde ah tiens non c'est pas ça - et puis couronnant le tout la sensation d'être les rois du monde quand arrive l'exaltant : I can't keep on waiting for you... Bravo, c'est dans la boîte (ou presque). Ah bon il faut chanter en même temps ? On pourra pas passer la bande, comme Chantal Goya? Eh non, c'est pour cela qu'il y a aussi des mu-si-ca-les...

vendredi 12 septembre 2008

Tout le monde dit I love You

Pendant que nous avançons pas à pas, ou plutôt pose à pose (et sans pause, oups, sorry so), dans la scène du Cocktail - c'est du boulot d'être snob - Alain Blanchot et sa fine équipe agitent bras et neurones dans les ateliers de l'Opéra Comique pour confectionner des costumes exprimant immédiatement l'ambiance souhaitée, et s'enfilant en moins de temps qu'il n'en faut à Brigitte Fontaine pour dire "ma!" (cherchez-le dans son allbum Libido)



Et observez au passage la pose assez Vogue... Alain Blanchot, donc, qui a d'ailleurs réalisé plusieurs habits de scène pour la poétesse en question, oeuvre pour habiller tout ce snob monde. Voyez :



Vous avez vu le plumet en bas de l'image ? Je me réjouis d'avance de voir les coiffes continuer à se balancer mollement, tandis que tout le cocktail fera un brusque arrêt sur image. Bon, Alain, c'est baaath! On a hâte de voir les 35 autres...



Bien moins guindé, le pot de présentation commune des équipes du théâtre et du spectacle. Tout le monde s'est dit I Love you en mangeant des canapés. La répétition est finie les gars, quittez ces poses ridicules.

L'après-midi, il y a en deux qui se disaient I love you aussi : répétition de la scène dite des Retrouvailles, où la maquilleuse de la Chanteuse retrouve un amour d'adolescence, nommé Julio pour une raison que vous devinerez aisément mais que vous irez quand même vérifier sur place le 10 octobre. La musique est planante, alors offrons-nous un voluptueux premier degré, d'autant que ça fera tellement plaisir au compositeur (Morgan, fleur bleue déguisée en Macho man) : sous l'oeil technique de Gudrun et sur les bras du groupe A, Julio (Mathieu Marinach) et Julia (Louise Moaty) s'envolent l'un vers l'autre et peuvent enfin échanger le baiser si longtemps attendu. L'un contre l'autre musique... ça plane pour vous là-haut? Redescendez, y'a du boulot...

jeudi 11 septembre 2008

J'aime les filles qui louchent...



... chante, dans son nouvel album, Thomas Fersen (on retrouvera son Dugenou dans le spectacle).

Eh bien si tous les garçons et les filles des Cris pouvaient avoir un strabisme divergent, voire des yeux derrière la tête tels 34 Janus des temps modernes, ça nous arrangerait : un oeil sur Geoffroy, un oeil sur le partenaire d'à côté, et allez hop un autre sur la Chanteuse en train de rentrer, et tous les problèmes de mise en place et de visibilité du chef seraient résolus. Faites un effort les gars: entraînez-vous, louchez dans des courants d'air, regardez des vidéos de Dalida, je sais pas moi...



Voilà. Très bien. Et maintenant dans l'autre sens.

Ce soir musicale et scénique du cocktail. Sans doute la scène la plus difficile à régler jusqu'à nouvel ordre (cf le post Dur dur d'être un bébé ?). Après la musicale, nous parlons de l'esprit de ce cocktail dans lequel la Chanteuse se retrouve, un peu malgré elle, après l'émission de télévision : dans ce nouveau lieu surplombé par des lustres chichiteux au ampoules globuleuses, les gens ressemblent à des sortes d'insectes dont les bras-antennes-pinces leur servent à attraper petits fours et champagne et à converser frénétiquement. Les mouvements varient selon l'"espèce" : il y a les flatteurs, les vantards, les catégoriques, les dénigreurs... - toute une entomologie mondaine à dessiner et à pousser à l'extrême comme si les dessins de Grandville se mettaient à bouger :



Nous étendons également les essais de Voguing (cf le post Rosa Rosa...) à l'ensemble du groupe et les résultats sont prometteurs. Il faudra pousser plus loin les angles des poses, les appuis, leur précision et leur ampleur. On peut aller voir du côté de My fair Lady (la scène aux Courses a inspiré Alain Blanchot pour les dessins des costumes de cette scène), mais aussi bien sûr vers les photo de mode, comme celles de Franck Horvat :



ou celles de Richard Avedon :



en y rajoutant une bonne dose de vulgarité et de snobisme...

Oui, tout cela se passe pas mal, mais... quand il s'agit de faire la même chose en chantant, les serveurs de dos, les regards tournés dans diverses directions et rarement la bonne, une zone de légère turbulence se crée autour de l'escabeau sur lequel est perché le chef... Ses sourcils montent en accent circonflexe (je le vois même de ma place)... Mince, ça y est, il descend :

Geoffroy - Pardon mais non.
Moi et le choeur - Tu sais on l'a fait que deux fois alors...
Geoffroy - C'est pas la qestion. Je le sens dans le bras, je ne les ai pas.

Ainsi quand sur son petit mais fier rafiot, le marin breton sent dans le genou que les éléments lui jouent un tour et que la tempête est proche, il se saisit hardiment du gouvernail, abat la voile et se roule un clop ; de même, quand le chef sent dans le coude qu' "il ne les a pas" et que le naufrage musical est imminent, il se dit qu'il faut trouver une solution dare-dare et que lui aussi il s'en roulerait bien une. Bateau ou théâtre même famille même combat, faisons confiance au capitaine et bientôt l'embellie :

Geoffroy -Pardon mais je pourrais pas déambuler au milieu des invités du cocktail tout en dirigeant?

Et l'essai se relève concluant, et même plus drôle : Geoffroy n'en paraît que mieux l'hôte snob de tout ce microcosme branché. Il accueille la Chanteuse, la foule s'écarte pour la laisser passer dans une obséquiosité un peu haineuse, puis se referme sur elle comme une plante carnivore sur sa proie ; tous se tournent vers le public, fixent la pose et disent : J'SUIS SNOB

Magnifique. Fin de service. On a vu 1 minute de la scène sur les 12 qu'elle dure. Nicolas, Gudrun, on s'était pas dit qu'on allait au bout aujourd'hui?

Vas-y Joe


Hier mercredi, première lecture de la partition du taxi, grande suite de bribes de chansons et de voix parlées évoquant un vagabondage sur les ondes de la radio avec, comme il s'en produit parfois, des coïncidences entre deux stations : Ex fan des sixties petite baby doll, comme tu dansais bien le //// rock'n roll suicide Avec, entre autres, une version de Hunter de Björk qui, avec peu de voix différentes (faisait remarquer Vincent Manac'h) crée la même magie que Hung up de la scène de la boîte de nuit. Bravo David, le taxi c'est ta vie. Extasions-nous de ce qui déjà marche sans mise en scène pour passer sous silence quelques errances sur la scène de rue - mais si tout marchait du premier coup, ce serait moins drôle. Autre moyen de transport urbain et auditif, la non sens line du métro : chaque personne du choeur (le groupe "A") représentant les voyageurs dans une rame, répète une note, à intervalles réguliers - et s'en dégage petit à petit une mélodie qui servira de fond musical à une montreuse de marionnettes. Fort intéressant de suivre les étapes de travail : d'abord le rythme travaillé sur une syllabe du prénom de chacun, puis les notes elles-mêmes dites, puis sur la la la, puis en essayant de rendre sonore et sur une note fixe diverses interjections et bribes de paroles que l'on peut entendre dans une rame : hum, oh, quoi, brrrroum, yes, hin... Choeur de Cris, tu es très fort, vas-y fonce dans la nuit vers l'amazone.

mardi 9 septembre 2008

rosa rosa rosam rosae rosae Guns n rosis

Aujourd'hui, répétition avec les comédiens et danseurs réunis (Louise Moaty, Natalia Cellier, Elsa Imbert, Pierre-François Dollé + les deux au-four-et-au moulin, à savoir Gudrun et moi) et bien sûr Nicolas Vial. Le petit nombre de personnes permet de prendre un temps de recherche plus important qu'avec la joyeuse troupe au complet... Solo des girls d'ah que saudade, parcours de Porque te vas, esquisses et improvisations autour de Où sont tous mes amants et pour la scène du "cocktail snob" tentatives de Voguing (rappelez-vous cette danse des débuts 90' consistant en une série de poses anguleuses inspirées de magazines de mode). Après les esquisses à grands traits de samedi et dimanche, on rentre dans le détail des scènes, en cherchant pour chacune le style qui leur convient - à suivre...



Sinon, vous connaissiez peut-être le teasing, principe consistant à créer une insoutenable attente chez le futur spectateur, découvrez maintenant le teasing du teasing, dit teasing au carré. Je m'explique : bientôt sur vos vos sites de partage de vidéos en ligne (pas de marque nous sommes dans un théâtre de service public), de courtes séquences mettant en scène diverses versions d'une chanson phare de notre répertoire, on peut même dire un de ses jalons, une de ses bornes immarcescibles : Chante et mets tes baskets.

Le maestro G. Jourdain l'a déjà glissée dans les commentaires de ce blog mais je cite ici de nouveau la lettre :

Wap wap wap
wap wap palapalap
wap wapwap
wap wap palapalap
Wap wap wap
wap wap palapalap
wap wapwap

Chante, chante, danse et mets tes baskets
Chouette c'est sympa tu verras
Viens surtout n'oublie pas
Vas-y ramène-toi et tout le monde chez moi

Ce soir c'est la boum dans le living-room
Les parents sont partis faut que tu téléphones
Wouap wap delou pap belong blem(g) bloum
Et surtout fais bien gaffe de n'oublier personne

{au Refrain}


C'est tellement fort que toute exégèse serait superflue.

Eh bien en avant-première, découvrez le texte d'une des versions de cette perle mélodique et littéraire. Grâce aux bons soins du latiniste Maxime Pierre (nom prédestiné à sa brillante carrière - qu'il soit remercié, et Suzanne Fernandez qui me l'indiqua), voici la première traduction latine de Chante et mets tes baskets, que vous pourrez désormais trouver en appendice des vulgates chez tous vos libraires non impies :

Ba ba bai,
Ta Ta Tatatai
Ba ba bai,
Ta Ta Tatatai
Ba ba bai,
Ta Ta Tatatai
Ba ba bai

Salt-and-do, pedes cum adidas,
Pol ! Magnum est, videbis
Veni, immo : memento
Pergaecari, cum omnibus domi!

Nocte’st comissatio in triclinio,
Domini absunt, amicos vocamus
Hercle ! Babai, kai ta ta ta tatatai
Noli oblivisci nullum e grege tuo!


A ceux qui croiraient qu'il y a là grossier latin de cuisine, je possède une explication philologique détaillée défendant les choix plautiens ayant conduit à cette traduction en vers syllabiques.

Carpe diem fillette, fillette



La rose nommée Juliette Gréco

1ère illustration : Qui êtes vous Polly Maggoo? de William Klein

lundi 8 septembre 2008

la pendule d'argent qui dit oui qui dit non



Pas de répétition aujourd'hui mais une réunion avec Gudrun et Nicolas d'une durée n'ayant rien à envier à celle d'un discours de Fidel Castro ou d'une chanson psychédélique des années 70...Planning! planning! Glas funeste pour qui voudrait que la création soit un monde où, comme dit Boby Lapointe, les "tendres troubadours" n'ont qu'à "s'allonger sur l'herbe tendre des prés (patatrac)" pour "s'y faire des gentillesses"....

Alain Blanchot nous rejoint et note sans trop broncher, sinon par quelques moues significatives, les costumes supplémentaires que notre enthousiasme du week-end nous conduit à lui demander.

Alain - Bon, mais au fait, ce que vous voulez, c'est une idée de costume, pas le costume entier.
Nous - Oui, c'est ça, le costume peut être très simple, comme la scénographie : il suffit de donner le signe du lieu et le signe du personnage suffisants, sans venir perturber par trop de réalisme l'immatériel et troublant pouvoir évocateur de la musique.
Alain - ok. C'est très beau. Ca veut donc dire que je peux acheter un imper et le couper en 2, c'est beau, c'est immatériel, c'est troublant, et ça fait 2 costumes pour le prix d'un.
Nous - Oui... C'est une piste...
Alain - Voilà, c'est une piste.

Saint-Martin, saint patron de notre spectacle ? ô toi Chanteur du groupe A, donne la moitié de ton imper au Chanteur du groupe B pour le rendre signifiant tout en respectant l'immatérialité de son troublant pouvoir évocateur...