vendredi 31 octobre 2008

la zébrure livide de l'éclair

A Neufchâtel-en-Bray, il n'y avait pas internet, mais un très bon fromage à la forme évocatrice :



et seules les mauvaises langues diront que son goût ressemble à celui d'un camembert trop salé.

Le théâtre de Neufchâtel est lui aussi d'une forme spéciale, mais l'architecte (Robert Auzelle) n'a quand même poussé l'hommage à la spécialité locale trop loin : c'est un rond. Résidence d'une semaine (avec décor en place) se terminant par une présentation publique un peu trop pleine à mon goût : 5 jours de travail et 200 personnes qui arrivent avec la ferme intention de voir un spectacle prêt - malgré tous les panneaux avertissant qu'il s'agit d'un travail en cours, il est difficile de convaincre des gens assis dans une salle face à une scène qu'ils ne sont pas en train de voir un spectacle - voilà qui a laissé à l'équipe le sentiment que pourraient ressentir des cuisiniers voyant débarquer les clients en cuisine pour goûter les plats alors que la sauce n'a pas encore assez réduit et qu'on n'a pas encore déglacé au Noilly...

Qu'à cela ne tienne, nous n'en avons pas fait un fromage, et avons recueilli bon nombre de commentaires positifs ainsi que d'utiles remarques pour l'avancement de travail la semaine d'après, au théâtre de la Foudre - scène nationale (je le dis car scène nationale est plus gros que le nom du théâtre sur leur logo). Équipes du théâtre et l'opéra de Rouen réunies et efficaces dans ce bien agréable endroit - c'est une belle courte semaine de travail qui s'achève aujourd'hui. Le décor prend sens avec la lumière - c'est toujours étonnant de voir à quel point. J'ai l'impression d'être pris dans un tableau (comme Philémon dans le Diable du Peintre) - agréable sensation de voyage, mais je dois aussi déployer de l'énergie pour ne pas devenir moi-même une image - et Louise veille au grain. Retour ce vendredi soir à Paris : lundi, pré-générale, création mercredi dans ce lieu-même.

dimanche 19 octobre 2008

En route pour le royaume de Han

Demain première répétition du spectacle Comment Wang-Fô fut sauvé, première des Nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar, (création musicale d'Alain Berlaud). Je retrouve Louise Moaty (nous co-signons la mise en scène) à Neufchâtel-en Bray pour une semaine de résidence dans le théâtre. Le décor de Bernard Michel est déjà monté sur place. Celui-ci nous rejoint jeudi, en même temps que le quatuor de saxophones Habanera. Présentation d'une étape de travail samedi prochain. La la la n'est pas loin : j'espère que le disciple Ling, qui quitte tout pour suivre le vieux maître de peinture Wang-Fô, ne va pas se mettre à chanter : "j'aurais voulu être un artiste"... Rendez-vous avec Louise à 9h45 porte des Lilas (je n'achète que des...). Allez, on plonge dans cette nouvelle aventure :



(oeuvre de Huang Yan)

vendredi 17 octobre 2008

Les Caractères



Ce dimanche, représentation de la lecture-spectacle avec l'ensemble La Rêveuse (Benjamin Perrot, théorbe, et Florence Bolton, viole) :

Les Caractères, ou les Moeurs ce siècle

de Jean de La Bruyère

Salle Thélème à Tours à 16h.

dans le cadre du Festival Scènes Baroques de la Fabrique à théâtre :

http://fabriqueatheatre.lautre.net/htfr/festival-accueil.html

Cliton le glouton, Diphile le collectionneur fou, la vieille Irène, le pédant Arrias, le coquet Iphis, la pauvre Émire... seront là aussi, accompagnés par des musiques de Marin et Marais et Robert de Visé.

Critique récente du spectacle sur resmusica :

http://www.resmusica.com/article_5701_musique_d_ensemble_9emes_rencontres_musicales_de_saint-guilhem-le-desert_saint-guilhem-le-desert_la_musique_des_mots.html

mercredi 15 octobre 2008

Champagne !




Quart : 20 cl
Demi : 37,5 cl
Bouteille : 75 cl
Magnum : 1,5 litres
Jéroboam : 3 litres
Réhoboam : 4,5 litres
Mathusalem : 6 litres
Salmanazar : 9 litres
Balthazar : 12 litres
Nabuchodonosor : 15 litres

à bientôt...

Prochaines dates : Opéra Comique 31 décembre et 1er janvier

D'ici là, n'hésitez pas à inscrire à la suite de ce message vos commentaires et impressions sur le spectacle....

lundi 13 octobre 2008

C'est la dernière séance mais ne t'en fais pas pour ça



Loïc Le Gall (graphiste co-auteur du visuel de l'affiche - loiclegall.com) nous communique les paroles d'une chanson de Dalida, intitulée "Ne t'en fais pas pour ça" (1964), dont voici un extrait :

Tu rêves d'une voiture
De cent quatre-vingts chevaux
Pour m'emmener à toute allure
A Cannes ou à Monaco
Pourtant tu sais que je t'aime
Alors qu'est-ce que ça peut faire
Si l'on ne va qu'à Suresnes
Tous les deux sur ton scooter

Ne t'en fais pas pour ça
Tout s'arrangera, tout s'arrangera
Ne t'en fais pas pour ça
Tout s'arrangera et embrasse-moi
La la la...


c'était écrit...

Le lien pour la voir et l'entendre : http://www.youtube.com/watch?v=zWTGPqUhhZU

samedi 11 octobre 2008

Que c'est beau la télé (bis)

Et quand la télé s'allume, on peut regarder... M6, bien sûr!



Avant de voir le sujet du Six' sur La la la vous apprendrez :

- que la crise financière, les Français "s'en foutent". La preuve : il fait beau et il se baignent. C'est bon pour le moral, c'est bon bon...

- que Saint-Malo s'écrit en fait Saint-Malot. C'est toi que j'aimme, ne prend qu'un m

- qu'Angela et Nicolas s'entendent à merveille ; l'ambiance est même "joviale" à Colombey-les-Deux-Églises. La preuve : N.S. l'appelle par son prénom, c'est dire s'ils sont potes. Quand on n'a que l'amour / pour unique raison / pour unique chanson/ et unique secours...

- qu'il y a de super promos à Montpellier, même avant les soldes, et ça c'est super pour booster le Pouvoir d'A. Ma petite entreprise...

- qu'on pourra se rincer l'oeil tous les ans grâce à la semaine de l'allaitement (non, non, ça vient de sortir, ça n'a pas été créé la même année que l'entrée de la Fête des Mères au calendrier, je vous jure). Plein de Margot qui donnent la gougoutte à leur chat en plein air. C'est Brassens qui serait content... Laurent, père comblé, donne des conseils : Nicolas, prends-en de la graine et toi aussi fais faire son rot à Jules après qu'Adeline lui a donné son repas. C'est sympa, tu verras...

- que le 104, le nouveau lieu parisien, c'est "branché" et on peut même frapper sur un gong.

- que la veste pied-de-poule de Dugenou, c'est mieux que les champignons hallucinogènes pour créer des effets psychédéliques.



Tout ce troublant mélange de fiction et de fiction sur :

http://www.m6info.fr/m6info/edition-nationale/categorie.jsp?id=awl_787625

(chercher l'édition du 11 octobre)

Allez, ça fait quand même bien plaisir de voir nos bouilles dans le poste, et le sujet est bien fait... Le Loft des La la la, c'est pour quand ? Si vous voulez que le dragueur reste, tapez 1, si vous préférez Celui qui habite seul avec Maman, tapez 2, si vous voulez que le Chef continue à diriger, faites l'étoile.

Que c'est beau une télé

J'étais tout nu
et j'avais froid
T'es apparu
meuble de bois
un voyant rouge
comme une blessure
rien ne bouge
mais je n'en ai cure

Sans image et sans bruit
Que c'est beau une télé
Comme une clarté
que c'est beau
que c'est beau
une télé

devant l'écran
je me sens mieux
j'ai tout le temps
C'est lumineux
aucune image
mais de la neige
c'est mon dopage
quel privilège

Pas un seul son
plus aucun bruit
un ultra son
mon parapluie!
un long silence
et tout s'éteint
plus de séance
c'est le matin

Sans image et sans bruit
que c'est beau une télé
comme un clarté
que c'est beau
que c'est beau
une télé

Arthur H, la télé (album Trouble-fête)



crédits photo : Olivier Roller

Donc, pour cette deuxième représentation, la télé dans le bar est restée muette, au moment où devait apparaître l'émission de la Chanteuse, dont les spectateurs voient l'enregistrement au début du spectacle... Vent de panique muet et glacé dans l'équipe... Je file en coulisses : Damien se démène avec le lecteur qui fait des siennes, Florence envoie des ondes positives et alarmées... Je reviens sur scène, vais voir Geoffroy qui s'est caché derrière l'escabeau.

Didascalie : dans un chuchotement dramatique

moi - il faut qu'ils chantent le générique à la place (idée totalement insensée)

Geoffroy - non, il faut que tu y ailles tout de suite

Hein? mais enfin pourquoi Dugenou parlerait s'il n'a pas vu l'émission... Et puis plus le temps de réfléchir, je m'avance zombiesque vers la télé, et commence à taper dessus avec désespoir et l'énergie qui va avec... Et voilà que l'accident technique me donne une pêche à soulever un camion avec le petit doigt (tiens, j'essayerai la prochaine fois)...

Résultat : on gardera l'idée ; l'émission commencera (quand même quelques secondes!), puis tombera en panne : déception des gens dans le bar, désarroi de Dugenou qui commence sa litanie... Ce sera beaucoup plus dynamique que de voir l'émission en entier. Vivent les tuiles et le spectacle vivant, et à demain pour de nouvelles aventures.

Et puis Thomas Fersen était dans la salle. Dugenou pensait à son créateur - Allo papa bobo, papa comment tu m'as fait j'suis pas beau.




Ce soir, l'accueil faisait chaud au coeur. Je crois que je n'avais, pour ma part, pas vu ça depuis le Bourgeois Gentilhomme au théâtre du Trianon en 2004.

Alors, un peu d'autocongratu-la-la-la-tion : Bravo à tous!

vendredi 10 octobre 2008

moi je veux vivre sur scène



2 ans et demi de travail se condensant en 1h45 de spectacle - c'est beaucoup d'émotions à raconter si bien que... les mots manquent..

Que retenir alors? Tout ! et quelques bribes : la métamorphose des voix entre la générale et la première, les cirés noirs brillants des fantômes de Où sont tous mes amants trouvés miraculeusement par Alain Blanchot le jour de la première après 5 semaines de recherche, cette vision du spectacle des coulisses après avoir été devant pendant un mois (mais Nicolas Vial est dans la salle), l'écran de contrôle retransmettant le spectacle depuis le haut de la salle (on voit le porté de Gudrun à travers les lustres du cocktail), la frustration de ne pouvoir voir la scène du bar, puisque le personnage que je joue est le nez dans son whisky jusqu'à la fin (mais le plaisir d'entendre les réactions du public, même le nez baissé, et de deviner les images), le cliquetis des cintres comme une pluie métallique (assez atténuée cependant par l'ajout de tubes de mousse) dans le fond de scène, les idées nouvelles qui surgissaient au cours du spectacle (et si les filles gestuaient I Love you baby derrière Raphaël pour rendre l'image plus lisible et plus drôle? et si Emmanuel frappait du poing sur la table avant Cry me a river ? etc.), les rires du public et ses silences - et les applaudissements bien sûr... à suivre...

Et vous ?

dans la rue

La journaliste Nathalie Kraft est venue aux répétitions et a écrit sur le site rue 89 :

http://www.rue89.com/droles-de-gammes/2008/10/06/la-la-la-lopera-en-chansons-va-commencer

Sous le soleil exactement



(Baruch/LLG)

jeudi 9 octobre 2008

J-1...



To sing or no to sing, that's the la la la.



photo : Nathaniel Baruch
premier essai d'affiche : Loïc Le Gall

mardi 7 octobre 2008

Moi je veux être un Cri



Allez, les Bisounours, au lit ! Demain c'est la générale, le public arrive...











photos de répétitions : Émilie Nicot

le site officiel des Cris : http://www.agkidzone.com/carebears.action

lundi 6 octobre 2008

Tu m'as ritournelle quoi ? attends j'ai pas compris répète un peu

La la la était dans le poste ce lundi 6 octobre ; le magazine de France Musique présenté par Lionel Esparza était consacré en grande partie au spectacle, et j'y étais invité aux côtés d'Oliver Meyer, directeur du théâtre de Suresnes, et de Geoffroy Jourdain :

http://www.radiofrance.fr/francemusique/em/magazine/emission.php?e_id=65000065



Lionel Esparza cita fort à-propos Gilles Deleuze et son concept de ritournelle, qui nous avait guidé un temps dans l'écriture du scénario. Je vous renvoie au passionnant dvd l'Abécédaire de Deleuze (présentation de sa philosophie par lui-même, filmé dans les années 80 par Claire Parnet). Il répond notamment à cette question cruciale :

" Quand est-ce que je dis tralala ?" (...) Je chantonne quand je fais le ménage chez moi, que je fais le tour de mon territoire. Je chantonne quand je rentre chez moi, pour me rassurer. Et je chantonne quand je dis adieu je pars et dans mon cœur j’emporterai lorsque je sors de chez moi pour aller ailleurs - pour aller où ?"

Pour notre part, nous dirons tralalala devant des gens à partir de mercredi, et on verra bien où ça nous mène...



Le titre de ce post est tiré d'Andréa c'est toi de Bobby Lapointe, chanson-sketch où un auditeur naïf écoute un chanteur lyrique et accumule les quiproquos sur le texte sirupeux de la romance. Texte disponible sur : http://www.paroles.net/chanson/10802.1 Mais il vaut mieux l'entendre pour apprécier...

Waiting for...



photo de répétitions : Julie Gallet

iiiiiiiiiih !



Première vendredi 10 octobre, bientôt l'émeute au guichet du théâtre de Suresnes. Dépêchez-vous....

(Photo de répétitions - crédit : julie Gallet)

vendredi 3 octobre 2008

Dissipons un malentendu !

Un récent commentaire sur le blog insinuait une ressemblance entre un chanteur love-symbolique et moi. Je ne vois vraiment pas... la preuve :



Barbie girl

Vous avez entrevu la Chanteuse (cf post j'adooore et En regardant par le trou par le trou) ? voici sa Maquilleuse : Julia ! Trouvera-t-elle son Julio ? Mystères et hasards de la vie et de La la la...



Louise Moaty à son premier essayage. La robe est-elle un hommage à YSL... ou à Robert Levaillant ? Demandez à Pierre Bergé, il connaît la réponse...

http://robertlevaillant.blogspot.com/

jeudi 2 octobre 2008

J'adooooore

Pendant le cocktail snob, un artiste branché (Wilfried Histi, interprété par David Colosio) présente une vidéo-performance à partir de l'image iconique, iconifiée et iconifiante de la Chanteuse. Intérêts et extases divers dans l'auditoire, remerciements en cascade envers ceux, mécènes et marchands, qui ont permis l'émergence d'une oeuvre si forte... Nous avons reçu aujourd'hui les premières images de la série de cet éminent artiste, dont la rigueur formelle laisse transparaître une sauvagerie vivifiante dressée contre notre société du tout-image et du tout-son. C'est revigorant :





mercredi 1 octobre 2008

des p'tits trous, des p'tits trous

Pendant que nous travaillons dans la salle sur la séquence du métro, Gudrun et Pierre-François travaillent en salle de danse sur les meilleures façons de se dire Kiss...



Malanda, stagiaire en scénographie, achève son stage aujourd'hui et peaufine les deux marionnettes qui joueront dans la séquence du métro : une marionnette représentant la chanteuse en miniature, et une autre représentant un jeune homme se transformant en.... chut! Ce sera comme un sorte de bunraku express. Le bunraku est l'art japonais de la marionnette :



L'histoire est ici transposée dans l'esthétique des marionnettes de métro, dont le castelet est tendu entre les deux barres de métal à l'une des extrémités de la rame. La musique qui accompagne cette séquence est la Nonsense song de Chaplin, interprétée par les occupants du métro eux-mêmes, chacun étant responsable d'une note.



Puis entre une chanteuse sans doute de l'Est qui vient chanter avec un micro et petit ampli portatif. On n'entend pas la chanson, mais la mélodie intérieure de cette femme : une valse pour violon de Bela Bartok, sifflée par Micheline Dax, connue pour ses talents de siffleuse, en alternance avec Vincent Manac'h qui se défend pas mal.



Le dispositif du métro implique une double direction : Geoffoy Jourdain et Morgan Jourdain sont de part et d'autre de la rame. C'est assez saisissant de les voir diriger d'un geste strictement identique, avec un éclairage qui fait ressortir leurs ressemblances. Effet de miroir qui renforce l'étrangeté de la scène.

Hier, Malanda m'a appelé à 22h : ne sachant pas que la répétition finissait à 20h elle était restée dans le théâtre, à présent fermé rideau de fer baissé, servante allumée... Nuit tu me fais peur, nuit tu n'en finis pas...

La célébrité, la publicité, mais quel effet cela vous fait ?

http://www.youtube.com/watch?v=kaQ7N32f-yA&feature=user

http://www.youtube.com/watch?v=h4haVKrTNVQ&feature=user>

(Merci à Catherine et Nathalie Safir)